Wake up America – Tome 2 – 1960-1963 – Nate Powell, John Lewis et Andrew Aydin

Couv_245724Second volet de la trilogie évoquant la lutte pour les droits civiques dans l’Amérique ségrégationniste. Dans un univers tout en noir et blanc, Nate Powell, John Lewis et Andrew Aydin racontent avec talent une période difficile qui a mérité de bien nombreux combats.

C’est à travers le regard de trois auteurs qu’une période mouvementé des Etats-Unis. Ces trois auteurs ne sont pas de simples passionnés d’histoire. John Lewis, est représentant au Congrès pour la Géorgie depuis 1987 et fut l’un des six principaux leaders du mouvement pour les droits civiques dans les années 1960. Il présida la Student Nonviolent Cordinating Committee ou SNCC (le « comité de coordination non-violent des étudiants »). Andrew Aydin, son assistant parlementaire, a collaboré à la rédaction de son autobiographie. Et enfin, Nate Powell est un dessinateur et un auteur qui n’est pas à son coup d’essai.

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Le tome poursuit le parcours le John Lewis entre 1960 et 1963. Il est principalement focalisé sur les bus de la liberté et la lutte pour l’égalité blanc/noir. L’acquisition de quelques droits pour les noirs est différente entre le nord et le sud. Les bus de la liberté transporte des gens vers les villes où la ségrégation est la plus dure et la plus injuste. Les actes de violence sont de plus en plus dures. Plus l’action est non-violente plus la réponse se fait dans le sang, la prison et la mort.

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L’émotion est vive à chaque page qui se tourne. Une histoire qui n’a rien d’une fiction. Cette histoire à tout juste 50 ans. Le clivage de couleurs me paraît tellement absurde et malheureusement se sujet est encore d’actualité et pas seulement aux Etats-Unis. J’enrage de voir ces histoires de blanc, croyant avoir un droit supérieur pour tuer les gens d’une autre couleur de peau en prenant la religion et le patriotisme comme raison. Avec haine, ils se coiffent de chapeaux pointus pour torturer et tuer. C’est affligeant. En plus, il existe toujours et ont même dernière défiler dans la rue. Parallèlement, je suis admirative de tout ces militants qui ont osé demander l’égalité dans des bars, restaurants, bus… et sans aucune violence. La réponse n’était jamais poli mais toujours violente. La prison était le lot de beaucoup et sans payer de caution pour sortir. Les espaces se remplissaient de plus en plus. La lutte se faisait partout. Les cris de liberté raisonnait chez tous.

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En lisant, quelques images d’actualité me sont revenus en mémoire. Les fameux jets d’eau projeter sur les enfants. Les photos de noirs pendus éditées en carte postale et diffuser dans des réseaux résistent. Des images assez horrible qui vont rester à vie graver dans ma mémoire. Le dessin nuance très bien les teintes de noir et de blanc pour rendre l’émotion vivante et intense. Si vous êtes sensible, lisez en plusieurs fois cet album. Il se termine le 28 août 1963, jour de la marche sur Washington qui avait réuni entre 200 000 et 300 000 personnes pour se clôturer par le célèbre discours de Martin Luther King.

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Un fabuleux témoignage d’histoire saisissant de vérité qui pousse à la réflexion. Une lecture qui ne vous laissera pas insensible et va aiguiser votre colère contre l’injuste.

L’avis de Noukette, Ennalit

Lien vers Rue de Sèvres

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3 commentaires

  1. Oui, il n’y a pas si longtemps que ça, les Gendarmes du monde n’étaient pas si démocrates que ça… Peu reluisant, ce qui se passe maintenant l’est aussi.

    « en prenant la religion et le patriotisme comme raison » : je suis contente qu’il y ait quand même des gens sensés qui ont compris que la religion n’avait rien à voir avec les exactions commises par certains groupuscules. Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage… mais bon nombre de mes contemporains n’ont pas compris que la religion n’était qu’un prétexte, un truc que l’on brandi pour se donner un but, des excuses ou embrigader les autres… :/

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