L’affaire de la belle évaporée – J. J. Murphy

Après avoir découvert un cadavre autour de sa table ronde à l’hôtel Algonquin dans « Le Cercle des plumes assassines« . Dorothy Parker revient dans une nouvelle enquête. Lors d’une soirée du nouvel an chez Douglas Fairbanks, elle va découvrir un cadavre d’une actrice dans la baignoire. Qui a commis ce meurtre? 

Une soirée comme une autre? 
Dorothy Parker attendait avec impatience la nuit du nouvel an. Elle rêvait du décompte jusqu’à minuit pour embrasser son meilleur ami, Benchley. Mais voilà, la soirée ne va pas se passer comme prévu. Déjà, cette quarantaine à cause de la variole et Benchley qui a failli ne pas arriver. Puis cette soirée qui les Fairbanks qui commence à tourner au vinaigre à cause de Bibi. Toute jeune comédienne, elle voulait se montrer et être vu. Alors rien de tel que de se balader toute nue et prendre un bain dans une baignoire pleine de champagne. La prohibition fait rage toutefois on peut trouver des bons produits quand on y met le prix. En plus, Bibi sert le champagne aux messieurs qui le souhaitent. 

C’était peut-être trop pour cette soirée car au final Dorothy va l’a trouvé assassinée dans la baignoire plus tard dans la soirée. Tellement de femmes là jalousaient, la coupable est peut-être parmi elles. A moins que d’autres aient des raisons de vouloir sa mort. Mais qui et pourquoi?

Wollcott veut mener l’enquête comme un vrai détective qu’il croit être. Le jeu de l’assassin où il faut trouver le meurtrier imaginaire l’a persuadé qu’aucun coupable ne pouvait lui résister. Mais la réalité des faits peut dépasser la fiction. Dans l’équipe de Dorothy, il n’y a rien de moins que le célèbre Sir Arthur Conan Doyle qui lui aussi sait émettre des hypothèses. 

Chacun va se poser des questions et trouver des pistes. Ils vont alors prendre l’ascenseur et le monte-charge pour aller du dernier étage au sous-sol pour trouver le coupable. Prêt pour une aventure haute en couleurs? 

Ce que j’en pense
J’avais déjà beaucoup aimé le premier tome et j’adore encore plus le deuxième. Pour ceux qui n’ont pas lu le premier tome, rassurez-vous, l’auteur a pensé à vous. Il présente de nouveau les personnages et le contexte pour préparer le lecteur à une aventure hors du commun. Des personnages loufoques et attachants qui ont tous existé dans une période où la folie était de rigueur. En plus, l’histoire se déroule au coeur de l’hôtel Algonquin, un hôtel où se côtoient des résidents permanents et de passage, artistes, journalistes et personnes ordinaires.

Le couple Dorothy et Benchley est attachant. Benchley a une épouse et des enfants alors il rentre chaque soir en train pour les retrouver, même très tardivement. Les deux amis sont très proches et ont bien des difficultés à ne pas se voir. Ils se manquent l’un, l’autre. D’ailleurs, on va très vite s’en rendre compte. Entre le fait que Dorothy regarde l’heure  afin de pouvoir embrasser Benchley à minuit et le fait que Benchley court après Dorothy pendant presque toute l’aventure en s’inquiétant pour elle. Ils ont besoin d’être ensemble pour faire des étincelles et quand, ils se retrouvent tout prend une autre dimension et leur complicité se recréer tout de suite. Le sarcasme, l’humour noir et les bons mots reviennent sur le devant de la scène pour donner une touche humoristique à cette enquête pour trouver le meurtrier. 

Un peu de psychologie suffise à percer à jour cette Bibi bimbo qui faisait enrager les femmes de jalousie de sa jeunesse et de sa perfection physique. Les mégères se donnaient à corps joie de médire sur la défunte entre elles. Ce genre de réunion c’est au dessus des compétences de Dorothy, elle préfère trouver des indices autrement. Au final, elle ne perd rien de ne pas être entouré de femmes mais d’hommes pleins d’esprit. Elle s’est toujours revendiquée comme une femme libre et d’une impertinence à toute épreuve. Alors trouver un meurtrier, cela ne lui fait pas peur. 

Les chassés croisés dans l’immeuble  fermé pour la quarantaine sont très organisés. Le suspens monte doucement et les probables coupables nous sont présentés. A aucun moment je ne m’étais doutée de l’identité du ou des criminels. J’ai été menée en bateau de la première à la dernière page. J’ai dévoré le livre de la première à la dernière page. Une ambiance tendu et festive à la fois, sérieuse et drôle avec des personnages aussi divers qu’Arthur Conan Doyle, Harpo, Jane Grant, Ruth Hale, Douglas Fairbanks, Mary Pickford… Tous les ingrédients sont là pour préparer une surprise gourmande et étonnante. 

Alors si vous avez envie de vous plonger au coeur d’une enquête policière sans policier mais avec de talentueux enquêteurs en herbe, vous allez être servi. Plongez dans un huit clos plein de fantaisie, de retournement, de passion, d’amour, d’humour…. et vous m’en direz des nouvelles. 

L’avis de la fabuleuse Lecturothèque : « Avec L’affaire de la belle évaporée, nous nous retrouvons dans un huis-clos palpitant, auquel on ajoute une forte dose d’humour, un zeste d’action, un nuage de prohibition (New-York, les années 1920), on saupoudre de réalité et on mélange le tout pour obtenir une fiction policière des plus divertissantes ! »

L’affaire de la belle évaporée, J.J. Murphy • Titre VO : A Friendly Game of Murder • traduction : Yves Sarda • Editions Baker Street • 2013 (VO) • 336 pages • 21€ • Genre : policier, années 1920 • ISBN : 9782917559895

Un commentaire

Laisser un commentaire