La forêt millénaire – Jiro Taniguchi

Jiro Taniguchi fait parti de ces artistes qui marquent les esprits grâce à leur talent. En février dernier, il nous a quitté en laissant une œuvre inachevée. Même si l’histoire ne se verra jamais de fin, il en émane une douceur qui touchera tous les lecteurs.


4ème de couverture
Suite au divorce de ses parents et à la maladie de sa mère, Wataru est accueilli par ses grands-parents. Pour le jeune garçon tokyoïte, cette nouvelle vie à la campagne est un bouleversement. Il découvre sa nouvelle école, son nouvel environnement. La forêt en particulier l’impressionne et semble lui communiquer une force presque surnaturelle, venue du fonds des âges. Lorsqu’il devra faire ses preuves face au groupe d’enfants qui le mettent au défi, c’est d’elle que lui viendra un courage intérieur qui lui était inconnu.


Ce que j’en ai pensé ? 
Il y a des souvenirs de lecture qui marquent à jamais. Jiro Taniguchi entre dans la catégorie d’auteur qui a laissé une empreinte dans mon imaginaire. Je suis même allée voir des adaptions de ces mangas au théâtre. Apprendre sa mort le 11 février 2017 à l’âge de 69 ans, m’a attristé. Alors quand la possibilité de lire sa dernière création s’est offerte à moi, je n’ai pas hésité à tenter l’aventure. J’ai retrouvé la poésie que j’apprécie tant dans son œuvre. Il parle d’un sujet qui lui tenait à cœur, la relation entre l’homme et la nature.

L’excellente maison d’édition parisienne Rue de Sèvres en partenariat avec l’éditeur japonais, Shogakukan, du dessinateur lui avait commandé une série. Une réflexion s’était faîtes autour du format car la publication au Japon est bien différente de celle en Occident. Au final, ils ont tranché pour un format à l’italienne et cinq tomes. Le premier sera terminé et le deuxième, juste la trame a été réalisée. Tout le projet sera expliqué à la fin du livre illustré par des croquis et des dessins. Une mise en perspective qui permet de comprendre la suspension du projet et ce début d’histoire qui n’en connaîtra jamais de fin.

Il nous transporte dans les années 50, dans la préfecture de Tottori, la région natale du mangaka.  Un séisme de magnitude 6 sur l’échelle de Richter a fait apparaître une partie ancienne de la forêt où l’on trouve un minerai précieux. Une exploitation minière est lancée. Mais Wataru qui arrive dans la région suite au divorce de ces parents va s’y opposer. Seul ? Non, il va être aidé de ces amis et surtout des animaux ainsi que de la forêt, dont il entend les voix. On ne saura jamais s’il y arrivera. Cet ouvrage est empreint d’espoir et de magie. Les sublimes dessins à l’aquarelle mélangeant les délicats camaïeux de bleu, vert et jaune nous emmènent dans un univers onirique merveilleux. Chaque page est un délice de lecture.

Un conte fabuleux et écologique qui confronte l’homme à la nature. Laissez-vous guider dans la forêt millénaire afin de vous perdre et d’inventer votre propre aventure.

L’avis de Moka : « Un album qui porte en lui la frustration des pages qu’on aurait aimé pouvoir tourner encore longtemps et qui sonne comme une magnifique promesse éternellement suspendue dans une bulle. C’est assurément avec une émotion palpable que j’ai découvert ces dernières pages et planches signées par un immense auteur dont la sensibilité a su croiser la mienne. »

L’avis de Folavril : « Un récit empreint de nostalgie et de poésie, qui captive dès les premières images ; l’utilisation de la couleur est saisissante. »

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