Le Chat – Tome 21 – Chacun son chat – Philippe Geluck

Le célèbre félin du dessinateur belge, Philippe Geluck ressort ces griffes pour proposer un 21ème album. L’œil toujours aussi vif et l’humour toujours aussi noir, il n’épargne personne derrière son air calme et pantouflard. Mais chacun voit son chat à sa porte.

Le Chat n’a pas fini de dire des inepties. Après tout, n’est pas pour cela qu’on l’aime ? Et il y a beaucoup de fan puisque ce premier tome a été tiré à plus de 300 000 exemplaires. Il a dû décorer beaucoup de pieds de sapin et accompagné de nombreux gâteaux d’anniversaire. L’impertinence éternel du Chat n’a pas de limite d’âge, ni de nationalité. On picore les pages en suivant les courts gags et certains nous font rire plus que d’autres.

Est-il plus méchant qu’avant ? Non, pas du tout. Les sujets de plaisanterie et de sarcasme ne viennent jamais à manquer. Philippe Geluck a une bonne base de connaissance pour faire dire des choses absolument pas « politiquement correct » à son personnage. Alors on ne s’étonne pas de trouver des remarques sur la crise des migrants, la religion ou la place de la femme. Son éditeur français, Casterman, précise que Le Chat « n’hésite pas à traiter les sujets les plus anxiogènes avec la légèreté qui le caractérise ». Voilà, tout est dit. Notre félin dira même dans l’album : « Je suis un humaniste… qui ne se fait d’illusion sur la race humaine. »

Le dessinateur va même choquer quelques lecteurs qui sauront se faire entendre. Son personnage rigole avec son épouse sur le suicide de ces enfants. La chute cruelle va avec la réponse de la mère : « Ils n’ont jamais très bon compris ton humour ». Si vous doutiez de l’humour noir de Geluck avant, vous comprendrez qu’il ne faut plus en doutez après la lecture. Tout comme ces migrants qui arrivent à la nage et qui rencontrent des personnes en vacances qui se baignent. Ou un peu de dérision où le chat philosophe face à un urinoir : « La principale différence entre Jésus et moi, c’est que lui changeait l’eau en vin. Et que moi, je change le vin en pipi ». J’avoue, tout cela me fait rire.

Une rencontre étonnante et très parlante. Il faut dire que l’auteur fait parler l’immodeste personnage depuis 1983. Le temps lui a permis d’aiguiser les mots et les dessins. Ces 280 gags ne vous laisseront pas totalement indemnes. Le non-sens, l’absurde, le burlesque, les calembours, les contrepèteries…  n’ont plus de secret pour lui. Alors préparez-vous à rire jaune tout comme à vous esclaffer.

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