La fractale des raviolis – Pierre Raufast

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Nous le savons tous bien manger des raviolis peut être fatal. Sauf si un évènement exceptionnel vous permet d’éviter de mettre à la bouche ces adorables morceaux de pâtes. Mais comment en arriver là surtout si on n’a pas trop l’ingéniosité de papa qui lui sait réagir. Cela vous intrigue ? Va falloir lire La fractale des raviolis.

 L’histoire débute par la fâcheuse histoire d’un couple. L’épouse qui en assez des coucheries de son époux décide de se débarrasser à jamais de lui en empoissonnant son plat préféré. Elle étudie bien la question et met en place son crime parfait. C’était sans compter que la voisine dépose un de ces garçons afin de pouvoir emmener l’autre à l’hôpital. Tuer son mari ne lui posait pas de cas de conscience, mais le fils de la voisine. En plus, il est tout mignon. Et double pas de chance, son époux qui ne met jamais les pieds dans la cuisine va exceptionnellement venir et mélanger les pâtes empoissonnées ou saines.

Son père, lui, serait réagir. Elle se souvient de ce jour où il a découvert que pour gagner sa vie, elle offrait ces charmes. Il avait inventé une de ces histoires à ces camarades de boissons. D’ailleurs cette histoire fait référence à une autre, puis une autre et encore une autre qui va nous emmener à la rencontre de nombreux personnages dans le temps et l’histoire. Par exemple, on va rencontrer Franck Vermüller qui adore torturer et tuer des animaux. Sa passion couplée à l’éducation va faire de lui un homme riche lorsqu’il sera adulte. Mais par chance, Pierre Raufast, n’oublie pas l’histoire d’origine et revient doucement dans le temps pour retrouver ce couple pour une fin assez rigolote.

Un roman à tiroir dans lequel se cache des gigognes. D’ailleurs, c’est pour cela que le titre se nomme Fractale des raviolis. Philippe Boulanger et Alain Cohen dans Le Trésor des Paradoxes définissent la fractale de la façon suivante : « Les objets fractals peuvent être envisagés comme des structures gigognes en tout point – et pas seulement en un certain nombre de points, les attracteurs de la structure gigogne classique. Cette conception hologigogne (gigogne en tout point) des fractales implique cette définition tautologique : un objet fractal est un objet dont chaque élément est aussi un objet fractal ».

Ces changements d’histoires et de rythme n’étaient absolument pas pour me déplaire. J’ai été surprise plus d’une fois et prise au dépourvu. Les pages se tournent avec une gourmandise surprendre car plus d’une fois le sourire est au rendez-vous. Je peux comprendre que les gens qui aiment les récits très structurés risquent d’être déçus. Il faut se laisser surprendre par l’imagination d’un auteur qui n’en manque absolument pas. L’auteur a inventé l’histoire des vierges de Barhofk, où un homme avait réussi a dessiné une vierge qui ne pouvait être que flou en photo. Une histoire complètement absurde, très bien raconté et très drôle. Avec ce roman complètement décalé, j’ai passé un très bon moment de lecture qui en plus ne m’a pas laissé sur ma faim. Car la fin est comme le début, une histoire surprenante qui nous emmène là où l’on ne s’attendait pas aller.

Un premier roman prometteur de la rentrée littéraire 2014, comme quoi il ni a pas que des romans ennuyants lors des rentrées. Une plume vive et corrosive qui ne pourra pas vous laissez sans réaction. Promis après vous ne regardez plus les raviolis, les rats-taupes et les vierges de la même façon. Et si voulez vraiment savoir pourquoi, va falloir lire La fractale des raviolis. 

Extrait
Je comprends qu’un homme puisse sauter une femme par dépit, par vengeance, par pitié, par compassion, par désœuvrement, par curiosité, par habitude, par excitation, par intérêt, par gourmandise, par nécessité, par charité, et même parfois par amour. Par inadvertance, ça non. Pourtant, ce substantif vint spontanément à l’esprit de Marc, lorsque je le pris sur le fait avec sa maîtresse.

L’avis de 1001 classiques, Jérôme, Noukette, Blablamania, Brickabook, Les chroniques culturelles, Me, Darcy and I, Plaisir à cultiver,

11 commentaires

  1. J’ai failli le prendre à la libraire cette semaine. Après avoir lu ton avis, je regrette de ne pas l’avoir fait.
    « Fractale » ça me fait penser à un cours que j’avais eu sur le chou-fleur et rien que pour ça, j’ai delà le sourire aux lèvres.

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