Un parfum d’herbe coupée – Nicolas Delesalle

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Nicolas Delesalle décide de se lancer dans l’écriture de son premier roman et propose alors Un parfum d’herbe coupée. Avec une écriture légère et authentique, il nous délivre des souvenirs de son enfance lointain et pourtant si proche.

A travers de courts paragraphes, l’auteur nous raconte des souvenirs de sa jeunesse où plutôt de Kolia, jeune homme aux multiples racines. Un petit rien évoque un moment comme celui du dernier échange avec son grand-père, le jour de l’enterrement de sa grand-mère. Il n’avait plus déjà toute sa tête, mais dans un sursaut de lucidité ou de folie, il lui dit : »tout passe, tout casse, tout lasse ». Une phrase qui a jamais le marquera. Existe t’il alors de belle chose dans la vie? Bien entendu. D’ailleurs, d’autres histoires vont lui revenir en mémoire tels que la construction de fusées avec des sauterelles comme passagères, les descentes secrètes pour regarder le film X de Canal + ou encore la mort de l’animal de famille qui a toujours été là.

Charmant et touchants, les histoires ne peuvent pas laisser totalement indifférents. Des souvenirs plus personnelles nous ramène nous aussi à une époque plus lointaine. La fin du livre avec la mort du chien qui a toujours été dans la maison m’a rappelé la perte de ces animaux qui par leur présence discrète mais véritable ont bercé ma jeunesse. Que de douces réminiscences et un peu de peine d’avoir perdu des choses que l’on aimait et qui nous ont tant apporté. Il est agréable parfois de faire un bon dans le pays de la nostalgie surtout quand la plume est maniée avec talent.

Un livre qui se dévore avec une tendresse enfantine et un petit sourire espiègle. Je ne doute pas que Nicolas Delesalle continue d’écriture et de surprendre les lecteurs pour leur donner un peu d’enchantements et de rêves.
Extrait
Je suis assis dans un canapé. Je ne fais rien. Je ne lis pas. Je ne joue pas. Mes pensées ne s’accrochent à rien. Je me contente de respirer. La fenêtre est ouverte sur le printemps. L’air est doux, le cerisier en fleur.

Je vais tuer. Je descends les escaliers comme si j’allais commettre un meurtre. Il est minuit. L’heure du crime sur Canal +. On n’a pas encore de décodeur. A cette époque, le cryptage de Canal + transforme n’importe quelle image en tableau peint par Seurat un soir d’épilepsie. un tableau qui tangue, respire, un pointillisme nerveux qui froisse la toile. 
Les marches grincent comme à chaque fois qu’on essaie de ne pas les faire grincer. Tous les escaliers en bois du monde sont des cafteurs. Les parquets, des collabos. Je descends quand même. Crac. Je me fige comme un setter irlandais devais une piste de sanglier. J’attends. Je renifle le danger. Rien. Je continue. Crac. Position de statue grecque. Silence. Attente dans le noir. Je continue. Crac. Saloperie. 

Lire l’avis de Cultur’elle, Bricabook

 

7 commentaires

  1. Juste le titre est tentant… je trouve que ça sent vraiment super bon, de l’herbe coupée. C’était le commentaire non-pertinent du jour, mais sérieusement, ça aurait été une raison suffisante pour me faire lire le roman!

    • et bien l’odeur on l’a retrouvé en lisant le roman. Cette odeur un jour d’humidité, un jour de pluie, après le passage de la tondeuse…. des odeurs qui nous font voyager même maintenant 🙂

  2. Tendresse enfantine et sourire espiègle, exactement ça ! 😀 D’ailleurs, il fait partie des romans que je fais tourner ! Mes amis en entendent parler ! 🙂

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