Un homme à distance – Katherine Pancol

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J’ai aimé votre librairie, les murs hauts et blancs, le grand palmier qui en occupe le centre au rez-de-chaussée, les longs panneaux où les livres sont bien classés, la parti pris de ne vendre que des ouvrages que nous aimez ou respectez, les tables en bois clair où vous entreposez vos coups de coeur, ornés de ce bandeau « si ce livre pouvait me rapprocher de vous… »

Je suis obsédé par les destins qui se croisent et se manquent, faute de communication, d’explication, de courage pour s’affronter. J’ai toujours envie de me glisser entre les pages des romans et de forcer les personnages à se parler.

L’amour est un grand menteur, un grand dissimulateur. Il vous force à tout donner puis s’en va, repu, ennuyé, à la recherche d’autres coeurs à dévaliser.

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4ème de couverture
Kay Bartholdi est libraire à Fécamp, Jonathan Shields est un écrivain américain. Pour un guide touristique de la côte normande, il lui commande des livres par correspondance. Elle répond à cet inconnu qui semble partager les mêmes goûts qu’elle. Lettre après lettre, ils se découvrent une même passion pour la littérature. Cette relation épistolaire devient bientôt aussi passionnée que celle de deux amoureux. Ils se découvrent, se jaugent, s’offrent l’un l’autre leurs plus belles lectures : Maupassant, Jean Lorrain, Flaubert, Barbey d’Aurevilly, Roger Martin du Gard, etc… et se disent, à travers leurs auteurs préférés, des choses qu’ils n’auraient pas osé avouer.

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Il était là sur l’étagère de mon libraire. Je suis passée quatre fois devant. Il me faisait de l’oeil avec sa couverture bleue, ces lettres échangées avec une libraire passionnée. Alors j’ai craqué. Confortablement installé dans le train, presque silencieux, j’ouvre mon livre et me plonge dans l’histoire, dans l’échange entre le libraire et ce mystérieux Jonathan Shields.

Les échanges entre les deux protagonistes sur les livres qu’ils aiment donnent une épaisseur, un aspect véridique. D’ailleurs, je n’ai qu’une envie : lire les livres qui sont cités dans le roman. C’est dire que j’ai été convaincue des échanges. Mais voilà, tout va bien, on s’enflamme et je veux savoir ce qui va se passer. Et là le drame. Quoi. Ils se connaissent. Toute la curiosité, l’envie d’un happy end qui était monté en moi comme un coup de chaud, redescend aussitôt. C’est quoi cette fin? Je ne me l’explique pas. On me vend du rêve pour me donner du drame. Je dis non. Que connait-on de l’amour à 16 ans quand on aime un homme plus vieux que soit de 10 ans au moins? Cela doit-il rester une référence pour la vie entière? Parfois il faut faire le choix d’avancer et de panser ces blessures.

Bref, une lecture décevante malgré une écriture lisible, très accessible à tous et des références de livres qui ont l’air intéressant. Je pense qu’il ne faut pas que je reste sur cette lecture concernant Katherine Pancol. La certitude est que le roman ne va pas rester dans ma bibliothèque, il ne le mérite pas du tout.

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Le mot du dictionnaire
Outrecuidance : Présomption, prétention, suffisance, impudence.

Les livres cités dans le livre
Les Carnets de Malte Laurids Birgge – Rainer Maria Rilke
Les Palmiers sauvages – William Faulkner
Maison des autres – Silvio d’Arzo
Trois chevaux – Erri de Luca
Tu, mio – Erri de Luca
Le fils de Bakounine – Sergio Atzeni
Sonnets portugais – Elisabeth Browning
Lettres de la religieuse portugaise 
La Princesse de Clèves – Madame de Lafayette
Le Grand Meaulnes – Alain Fournier
Les Hauts de Hurlevent – Emily Brontë
Lettre d’une inconnue – Stefan Zweig
Ce que je savait Maisie – Henry James
Les Liaisons dangereuses – Choderlors de Laclos
La Cousine Bette – Honoré de Balzac
Les Diaboliques – Barbey d’Aurevilly
Une vieille maîtresse – Barbey d’Aurevilly
Amour de perdition – Camilo Castelo Branco
Quatrains – Emily Dickinson
Confidence africaine – Roger Martin du Guard
Chroniques inédites – Guy de Maupassant
Journal – Delacroix
Correspondance – Flaubert

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