Notre château – Emmanuel Régniez

Octave et Vera vivent ensemble dans un château. Leur quotidien est plein de routine. Cet équilibre leur convient jusqu’à ce jeudi 31 mars à 14h32. A partir de ce jour, tout va changer. Mais que c’est-il passé? 

De quoi ça parle? 
Depuis, 20 ans Octave et Véra vivent dans un château. Depuis la mort de leurs parents, le frère et la soeur cohabitent derrière ces murs. Ils sont devenus très proche. D’ailleurs, il forme un couple. Ils dorment ensemble dans le même lit tous les soirs. Ils s’embrassent. Ils partagent leur petit déjeuner. Ils aiment tous les deux la lecture et y consacre toutes leurs journées. Tous les jeudis, Octave sort du château pour aller faire le plein de lecture. 

Le retour de ce jeudi 31 mars est différent de tous les autres. Il est persuadé d’avoir vu sa soeur dans un bus à 14h32. C’est impossible. Il est rassuré car sa soeur est à la maison, comme d’habitude. Mais à partir de ce jour, tout commence à basculer. Des mots plus hauts que d’autres vont être dit. Un cendrier avec une cigarette fait son apparition alors que personne ne les a amené. Un livre écrit en grec vient d’arriver dans la bibliothèque et Vera soutient qu’Octave lit le grec. Vera voudrait partir du château. Juliette, la grande soeur vient de réapparaître après 20 ans d’absence. Que se passe t’il?


Ce que j’en ai pensé? 
Un roman encore recommandé par un de mes libraires qui m’a dit avoir été touché et gêné à la fois à la lecture de ce roman. Alors voilà, je l’ai pris et après lecture je comprends mieux ce qu’il n’arrivait pas à me dire. Comment parlé d’un livre qui n’a pas vraiment d’histoire. C’est un roman d’atmosphère. Les pages se tournent assez bien avec de courts chapitres. Petit à petit, on apprend plus de chose sur le couple frère/soeur et tout (ou presque) se situe dans le château. L’espace à l’air très grand mais les descriptions sommaires sont plus celles de la bibliothèque, de la cuisine ou de la chambre à coucher. 

   « Ma sœur et moi sommes hantés par les livres. Si nous avons décidé de nous retirer du monde, c’est pour lire,                   uniquement lire. Nous passons nos jours à cela, à lire et encore lire. »

Le titre s’explique par l’attraction du lieu, de ce château. Le château a t’il une âme? Retient-il vraiment prisonnier les habitants? les fantômes? On ne le sait pas. Est-ce Octave qui est un peu fou de vivre reclus ou le château le retient-il? Nous ne le serons pas. Vous pouvez aussi faire votre choix sur l’interprétation du récit. 

Le plus important est ce qui se dégage de l’écriture. J’aurais presque cru moi aussi entendre des bruits dans le château ou presque qu’il m’aurait parlé. C’est vraiment une ambiance dans laquelle nous prend la main Emmanuel Régniez. Cela m’a rappelé mes lectures de nouvelles d’Edgar Poe où il régnait une étrange atmosphère. Quelque chose de malsain qu’il serait difficile à décrire. L’auteur rajoute une couche sur l’étrangeté puisque le frère et la soeur ont une relation un peu particulière. La solitude des grands espaces à tendance à rapprocher les êtres. Cette relation est-elle réelle? 

A la fin du livre, l’auteur a inséré des photos du peintre anglais Thomas Eakins (1844 – 1916) qu’il a trouvé étonnante. Etonnante surtout parce qu’elle correspond au climat de ces mots. Il y a peut-être un fantôme dans les photographies en noir et blanc.

Un livre étonnant qui se dévore assez vite. Toutefois, je ne saurais vous dire si j’ai adoré ou pas tellement que je suis partagé entre la sensation de lecture et le récit en lui-même. Une certitude, un premier roman où un style s’affirme et il est bien différent de ce que vous connaissez. 

L’avis de Mesexpériencesautourdeslivres : « Notre château est un huis clos inquiétant, oppressant. La couverture représente parfaitement l’ambiance du récit. La relation fraternelle de Vera et Octave est inhabituelle, cette interdépendance semble irréelle, malsaine. Les pièces immenses de cette immense maison, ces vieux tableaux et ces milliers de livres classés dans la bibliothèque créent rapidement un sentiment de malaise. « Que se passe-t-il dans cette maison ? » cette question m’a obsédée tout le long de ma lecture. Emmanuel Régniez distille par petites touches quelques indices qui rendent le récit complètement addictif. »

6 commentaires

  1. J’avais personnellement aimé cette ambiance étrange, la fait que l’on ne sache jamais si ce qui est conté est réel ou nourri de l’imagination du narrateur, les photos en fin de volume…

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